prémices, préliminaires

Zabbalin, c’est Chantal, moi (Ben) et nos trois enfants, Cizia, Laszlo et Zymme.
C’est nos conditions et notre tentative.
Notre cirque et nos criques.
La vie de famille d’une famille éprise.
Un funambulisme créatif où l’épreuve du déséquilibre inspirerait les équilibres.
La vie.
Les peines, les joies, les ennuis.
Les « Allez ! » dans les retours. Les retours aux allées.
Mouvement perpétuel du sel et de la goutte d’eau dans les océans du quotidien. Salins tout autour.
Nous sommes des voyageurs immobiles.
Sédentaires de l’atelier.
Nomades de l’esprit.
Ne pas écrouler les murmures sous les séismes raisonnables de la vie normalisée.
Intenter ses raisons.
Faire pour défaire.
S’il le faut.
Fabriquer.
La brique et le mortier.
La vie.
Telle qu’elle.
Va et vient.
D’un mot, d’un geste.
Du moment.
La poésie, arme de pieds.
La tangente, boussole.

Créer pour exister, exister pour créer.
Couler les sables du sablier et ceux du désert entre ses mains. Des dunes à nos pieds
Propriétaire de soi.
Notre cirque et nos criques.

Clown et acrobate sous une même peau.

C’est tellement banal d’évoquer ce sujet, tellement commun. Tellement autocentré. Le quotidien, ça empègue. Ça vient se foutre partout et t’as l’impression que tu t’en déferas jamais.
C’est comme cette mélasse que les mômes kiffent coller sur les buffets et leurs fringues, le Slime.
Le quotidien, c’est le Slime de chaque jour.
Sous le Slime, le spleen. Le papier peint colle à la peau de tous les jours.
Le quotidien consume. Désirs, chronologie, aspirations, tout y passe. Ça incinère. Flammes et cheminées, laminoirs, aciers rouillés, incinérateurs. Sous le charbon de la vie, l’incompressible conjugué à l’inéluctable, fatalités existentielles, mâchefer du désir de faire.

Alors par dessus le temps,
par dessous la foule,
on fait.
On crée pour exister, pour se décoloniser et s’encoloniser ailleurs. On fait sans pouvoir, si ce n’est vouloir celui de pouvoir. On appelle la main en espérant la tête. On cherche et on trouve d’autres raisons de chercher.
Alors par dessus le temps,
par dessous la foule,
on cherche encore et dans ces cercles se décrète la quête. Être en art, c’est être en route. C’est approcher les sentiers et rendre aux écoles intérieures les buissons de leur liberté.
L’intérêt du sujet parait finalement dépasser les limites de sa banalité.
Parler du quotidien, des difficultés qu’il suppose, de son emprise et de ses empires, c’est ouvrir les portes de l’atelier pour introduire de nouvelles lumières et voir différemment. C’est, encore, chercher une vie sous les cailloux de l’écriture des enfances nostalgiques.


Les insectes du fond sont sous les formes. À l’ombre de nos paupières, ils dorment avec nous.
Cet écosystème, c’est le sujet lui-même.
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