le dire-lieu | #00 |48.477593, 3.134270 | La fête à Macron | Donnemarie-Dontilly

le dire-lieu

Préambule :
J’ai le pied gauche qui tape plus fort que le droit mais je ne suis pas plus l’un que l’autre. J’essaie, simplement et naivement,  de cadencer mon pas, boiteux et boitant, emboîtant et emboîté, sur les sentiers de mon choix. Loin de l’ornière et du sillon. J’ai le goût de la friche et des envies d’Afrique. L’humanité est un aliment premier. La parole qui la relie et la constelle est, de toutes les épices, celle qui parfume mes préférences.
Libérer les mots, c’est dessiner en trait d’union la silhouette d’un espace commun et tendre dans l’air les contours invisibles d’une forme nouvelle, prête à être découpée aux ciseaux de nos volontés. Elle pourrait être la nôtre. C’est à elle, à ces si dans l’air que je voue le Dire-Lieu. C’est à leurs vols que j’inspire le printemps qui nous arrive et c’est pour eux, pour enfin leur offrir un ciel, que j’imagine fabriquer des lieux.

L’oralisme, cet ordre du cri qui ne dit rien, s’impose au monde avec l’évidence du renoncement.
Il n’y aurait pas d’autres voies.
Pas d’autres voix.
Pas d’autres réels que ceux qui tendent à vouer l’humanité à la production d’intérêts et de dividendes et l’implacable progression de ces logiques serait un avenir inéluctable.
Peu importe que l’ogre bouffe de l’humain à s’en faire dégueuler les tripes et gonfler les bourses.
Et peu importe que sa défécation permanente dépose les matériaux de la division. Les murs et le noir nous sont promis. Une seule voie. Tout est dit.

Tout est ou dit ou tout est tu ?

La mémoire se noie dans un flot d’image.
L’océan avale la source et nous inonde. La montée des eaux, le déluge.
Il faut des abris.
Peu importe que je rapporte ici l’histoire d’un jeune afghan ou d’une abeille ouvrière. Nous sommes, nous aussi, les réfugiés de cet insoutenable ordinaire.
Il faut des lieux.
Des lieux qui ne soient pas des stèles, qui ne soient pas d’esthètes, des lieux libres. Peut-être analphabètes.
Il ne s’agit plus de pleurer ou de rallier. Maintenant, c’est de vivre dont il s’agit.
Il faut des lieux. Des lieux sans murs. Des lieux de vie. Des lieux pour l’esprit.

Il faut des endroits pour nos inversions.
Ainsi vit le dire-lieu.

 

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Le samedi 21 Avril, à Donnemarie-Dontilly, avec le comité du 5 Mai – Donnemarie-Dontily, qui souhaitait préparer la fête à Macron, nous avons investi un bout de rue avec la caravane comme nous l’avions convenu, à l’impromptu, une semaine auparavant.
Les objectifs étaient multiples, tout autant que les raisons de faire.
Des chants utopistes dont on est fier.
Des envies de rencontre, d’humanité. D’immédiateté.
Comme une presse de la liberté qui profiterait de la sienne.
Comme une réponse aux bruits sourds et asphyxiants de l’actualité qui transportent en commun.
Comme la lente et humble reconquête du trottoir, de la rue, du cœur et de la tête.
Comme une vie sans couvercle.

Ajoutez pour le comité du 5 Mai – Donnemarie-Dontily, la volonté de mobiliser, d’informer, d’intéresser, celle de remplir un bus pour Paris et rejoindre les cohortes du 5 Mai en réponse à l’appel de Ruffin. Et vous aurez un bon bout du schmilblick.

En ce qui me concerne, il s’agissait aussi d’expérimenter cette idée que j’ai sur la fabrique des lieux.

La suite au prochain numéro. On remets ça ce samedi, plus d’infos à venir.

Portez-vous bien. Tenez-vous mal.

DIRE-LIEU #00 – 48.477593, 3.134270 | prises de parole

2 thoughts on “le dire-lieu | #00 |48.477593, 3.134270 | La fête à Macron | Donnemarie-Dontilly

  1. Jules Mahoudeau

    Très beau texte. Pas encore écouté le son, mais ça va le faire.
    Oui, d’ordinaire tout est tu. Mais nous, tous têtu. Et là tout est dit. Tout édit, de Nantes, de Panam, de la Chalosse ou d’ailleurs, parce qu’un ami m’a dit : ailleurs, c’est chez nous. Construisons l’édit d’ailleurs, celui du crique des mots, de la puissance du soi (sois moi, car je suis toi…et pourtant je ne suis que moi, mais être l’autre ça se décide, ça se vit et ça aide foutrement à être soi), l’édit de la fête au monarque, l’édit des Dire-lieu, l’édit du furvent qui vient.

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